Mercredi 08 Septembre

Accroupit, contre un mur. Une première main restée molle dans le vide, son poignet appuyé contre son genou, la manche relevée la montre découverte… Il devrait être là bientôt, très bientôt.  Il tira une première latte sa deuxième main tenant sa clope, ah… Il avait été rassuré de retrouver ses « Winfield » dont le paquet, au nom tracé d’une écriture élégante dépassait de sa poche, c’est ce qui l’avait tout de suite inquiété en arrivant ici. Il tira une deuxième latte, en soufflant la fumée dans l’air froid de cette soirée de Septembre. La troisième latte fut plus longue et il l’expulsa de ses poumons avec un léger sourire. Bientôt, bientôt il pourrait exercer son art.

Il était là, dans son attitude nonchalante,  observant calmement les passants, qui étaient rares… La rue n’était pas très fréquentée, parfait. Un petit sourire étira les lèvres du brun, son sourire malsain habituel. Dans la pénombre que le mur lui offrait il avait un point d’observation parfait. Pas qu’il avait vraiment besoin de plus d’observation… Il avait déjà tout prévu. Des bruits de pas se rapprochant… Le voila enfin.

Quelques minutes plus tard, la portière de Natys se referma alors qu’il essuyait ses mains sur son pantalon, non il ne l’avait pas encore tué, mais il avait un peu de poussière sur les mains, l’homme c’était bien débattu, une fois qu’il avait compris, c'est-à-dire trop tard. Il l’avait presque saucissonné quand l’homme avait réagit. L’imbécile.

Non, Natys n’avait pas de nouveau héros, pas pour l’instant il squattait bien chez un mec pathétique qui semblait baver devant lui dès qu’il effleurait le parquet, mais qui n’osait rien tenter. C’était d’ailleurs une bonne idée, Natys l’aurait abattu comme un chien sans aucune hésitation. Là, sa victime était évanouie dans sa bagnole. Oui Natys avait une bagnole et même un permis.

Et là, la nuisance ultime, une gosse enfin une gosse… Dans une adolescente en mini-jupette dans l’genre « Hé ! La moitié de mon bahut m’est passé dessus, à ton tour !» Qu’est-ce qu’elle crie ? Natys n’arrive pas à comprendre… Il entend une nuance entre le cochon qu’on égorge, le bourdonnement d’abeille et le putain de bruit d’une craie sur le tableau, et le putain de sourire de connard du prof qui vient de commettre cette ignominie. Ah, la prochaine fois il irait buter un prof tiens.

« - Monsieur ... –bourdonnement incompréhensible -»

Ah, la chose lui parlait… Mais Natys ne pigeait toujours pas… Hm, il lui adressa un sourire renversant et elle se calma aussitôt, une main sur le cœur. Natys retient une grimace, il avait du mal avec la morue… Hm, parfois il se demandait s'il était vraiment misogyne ou si c’était seulement ironique… Natys détailla la jeune fille de haut en bas… Celle-ci rougit en croyant surement autre chose, cette conn- Heum… Non, définitivement, il était misogyne.

Il finit tout de même par comprendre que c’était surement la gamine du mec dans sa bagnole… Il haussa un sourcil et après un nouveau sourire charmeur, lui asséna un coup bien placé sur la nuque en la laissant tomber lourdement sur le trottoir. Un miracle qu’elle ne se soit pas brisée le crâne. Il poussa le corps amorphe du pied pour la retourner. Le front avait un peu été amoché… Une légère commotion peut-être, ou juste un petit bobo. Il se penche un peu pour prendre son pouls. Régulier. Bien, la sale gosse était en vie. Ne voulant pas se salir les mains à la ramasser, il hésita à la laisser pourrir ici. Il avait la flemme de buter un truc comme ça. Pas de son niveau, pas la peine. Puis il avait le père dans sa bagnole et il devait encore le cuisiner. Il était un artiste occupé…

« - Et si j’appelais la SPA ? »

Il regardait son portefeuille avec un air triste. Vide... Encore une fois. Il devait vraiment se trouver un travail digne de ce nom.
Il soupira, il ne savait que trop bien ce que ce portefeuille vide signifié. Et à l'intérieur il la sentait jubiler, gigoter comme un enfant devant un sapin le matin de Noël. Même s'il détestait cette part de lui, il se disait que malgré tout, c'était grâce à elle qu'il s'était trouvé un toit et qu'il pouvait avoir de quoi manger et boire tous les jours.
Il observa le cadavre de la bouteille de whisky qu'il avait finit la veille. Certes, il ne buvait plus autant qu'avant, mais il lui fallait son verre de whisky journalier. Et pour ça, il lui fallait de l'argent!

Se levant de sa chaise, balançant l'objet de sa tristesse sur la table basse, John se dirigea vers sa chambre, où il ouvrit le premier tiroir de sa commode. Là, au milieu de ses chemises, se trouvait caché sa collection d'armes blanche. Il resta cinq minutes à les observer, se demandant laquelle il devait choisir. Glissant le bout de ses doigts sur chacune des lames, il s'arrêta finalement sur celle affutée d'un rasoir. Il n'avait clairement pas besoin de prendre sa plus belle dague pour la besogne qu'il s'apprêtait à accomplir.

Prenant l'outil, il fit pivoter la lame dans le manche et le glissa dans la poche de son pantalon. Il ressorti de la pièce est attrapa son manteau dans le petit vestibule de son appartement, puis quitta l'endroit.
Il n'avait aucune idée de sa destination, alors il décida de se balader dans les rues, plutôt que de se téléporter aléatoirement. Après tout, une petite marche réveillerait peut-être totalement son appétit pour sa tache.

Se baladant d'abord dans les grandes rues de la ville, tout en regardant d'un air presque rêveur les gens qu'il rencontrait, John décida qu'il était temps pour lui de quitter les grands axes pour rejoindre de petites rues, là où il pourrait trouver une proie et en finir loin des regards indiscrets.
Bien sur, pour les raisons de son futur geste, il aurait été préférable qu'il aille dans les beaux quartiers pour chasser une riche héritière ou quelques chose du genre, mais malheureusement, ces quartiers était beaucoup trop fréquenté. Il n'avait pas encore récupéré sa totale assurance pour commettre des crimes discrets même dans des endroits où le monde afflué.

C'est comme ça qu'il finit par marcher dans de petites rues isolées. Le quartier n'était pas pauvre, mais ce n'était pas non plus là qu'il deviendrait riche. Tant pis, il trouverait surement malgré tout assez pour s'acheter les produits dont il avait besoin pour un ou deux jours.

S'engageant dans une rue, il aperçut au loin, une scène qui l'intrigua. Un homme venait d'asséner un coup violent à ce qu'il semblait être une adolescente, ou peut-être une prostituée, vu ses vêtements. Un léger sourire nostalgique se dessina sur son visage en repensant à l'époque où il était connu pour être Jack l’Éventreur.

Il s'approcha un peu, restant dans la pénombre pour observer la scène. Il vit l'homme pousser du pied la masse chevelue de la jeune fille, étalée sur le trottoir. Il se demanda se qu'il devait faire. Sortir de l'ombre et se présenter, ou rester là encore un peu, pour voir comment les choses évoluent ?

Après quelques secondes de réflexions, John se dit qu'il n'avait rien à perdre et que si au final, il se faisait attaquer, il pouvait toujours se téléporter ailleurs pour trouver l'argent dont il avait besoin.
Il sortit des ténèbres et s'approcha de l'homme et de la fille.

"- Bonsoir..."

Natys retourna son regard vers l’homme qui s’avançait. Grand, yeux bleus, au crâne dégarni, il lui donnait facilement la quarantaine. Un personne normale se serait fait dessus en apercevant un mec comme ça sortant de l’ombre, mais Natys avait un homme saucissonné dans sa bagnole et une gamine assommée à ses pieds et il n’était pas quelqu’un de normal, surtout si on notait son nombre important de victime, la saloperie qu’il était et le fait qu’il potentiellement dangereux. Il toisa un moment l’homme et un sourire fendu ses lèvres, éblouissant, beau et putain de malsain.

« - Salut, tu ne te présentes pas ? Celui qui parle en premier se présente en premier. Fin' bon j’avais demandé la SPA, mais ça devrait faire l’affaire. »

Le jeune homme enfonça ses mains dans ses poches, contourna calmement l’homme pour l’observer, pas du tout effrayé, peu de choses effrayaient le brun. Il le détailla un moment, l’alcool il sentait l’alcool. Mais un mec dont la fumée de ses cigarettes accompagnait son parfum pouvait bien faire abstraction de cela, chacun ses petites manies.

« - Tu veux ça ? »

Oui oui, il parle de la gamine évanouie au sol, tourne son visage avec sa chaussure, ouais aucun respect.

« - Elle n’est pas très jolie, plutôt laide en fait. C’est pas humain d’avoir une gueule comme ça… Mais bon ça se vend en pièce détachées, ces trucs là, non ? »

Oui, il n’était pas tendre, mais bon hein. Il évoqua la vente d’organes avec légèreté également, peut-être que le type inquiétant, qui ne l’inquiétait pas parce qu’il était déjà pas bien dans sa tête, se saisirait de l’occasion ? Oui, croiser un mec qui vous dit Bonsoir quand vous frappaez une fille, vous induit à penser qu’il ne doit pas être très regardant sur la façon d’être un bon citoyen.

Au pire, il lui décrirait chaque étape de la découpe et de la façon de conserver des organes. Ce genre de chose faisait fuir les flics, alors pourquoi pas les témoins gênants ? Ah cette pensée agita une nostalgie dans son âme, il s’humidifia les lèvres avec délice en songeant à Mickeal. Il aurait voulu voir l’enterrement, ça aurait été magnifique.

Soudain quelque chose s’agita dans la voiture. Le jeune homme, y jeta un œil pas plus préoccupé que ça qu’on le découvre entrain de faire ce genre de chose… Natys était Natys. Puis il adorait les corps à corps avec la police… Tous les corps à corps… Ah, s’il en venait à penser à ce genre de jeu de mots, il allait s’exciter. Un nouveau mouvement dans la voiture, il soupira.

« - Ah, ma toile s’impatiente. »

Il en rit, dans une autre circonstance on aurait pensé à un rire sincère, en toute innocence, mais vu ce que faisait Natys c’était juste glauque. Le comportement enthousiasme était simplement la prémisse d’un meurtre, cette joie qui lui saisit le corps et réjouit ses pulsions, il ne tentait pas de nier, il était tout à fait entrain de faire quelques actes répréhensible.

Enfin, Natys ne craignait pas grand-chose, il n’avait pas d’argent, lui. La preuve en est qu’il squattait chez l’autre loque bavouillante, mais bon c’était confortable et gratos. Il soupira un peu.

« - Ou alors, elle peut pourrir ici, c’est pas très écolo et je suis pas certain que ce soit biodégradable. »

Quelqu’un entendant cette phrase hors de son contexte aurait tout de suite pensé qu’on parlait d’une sorte de déchet, une canette, un trognon de pomme… Ce genre de chose, à vrai dire, il accordait à la gamine encore moins d’importance que ça. C’était une nuisance, il l’avait assommé et elle le gênait.

John observa le jeune homme, il avait l'air parfaitement décontracté et pas plus que ça alarmé d'être abordé par un inconnu en plein milieu de la nuit, alors qu'il avait une gosse évanouie à ses pieds.
John n'était pas forcément expert, puisque généralement il évitait les gens, mais constatant différentes choses, et en plus du ton de l'homme, il ne pouvait que se douter qu'il était du genre comme lui... Oui, du genre serial-killer. Sauf que celui-là avait l'air de l'être par pur plaisir.

Il observa la petite au sol. Penchant la tête sur le coté, il se demandait si c'était ça qu'il voulait. Elle était jeune, avec la vie devant elle après tout. Et elle n'avait surement pas d'argent sur elle. Non, il ne voulait pas d'elle comme proie, il ne voulait pas tuer pour le plaisir de tuer. Non, il ne retomberait pas là-dedans, pas encore.
Et pourtant... Une petite voix dans sa tête lui chantonnait comme ça aurait pu être doux de lui ôter sa misérable vie. Il commença à imaginer la chaleur de son sang sur ses doigts, le cri étouffé que la fille pousserait quand sa lame lui déchirerait sa chair.
Un frisson le traversa et il fut tiré de ses pensées par du bruit venant de la voiture à coté d'eux. John leva un sourcil et tourna la tête pour apercevoir un homme attaché dans le véhicule.

Il ne savait pas ce qui était le pire, le fait que ça ne lui faisait rien de voir ça, ou le fait qu'il ne comptait rien faire pour aider le pauvre homme. Ce pauvre homme qui allait sans aucun doute mourir dans d'atroces circonstances. Il haussa les épaules, après tout ce n'était pas son problème.

Il reporta son attention sur la fille, elle semblait à peine respirer. Tuer quelqu'un d'inconscient? Non, il avait beau ne pas avoir envie de tuer par pur plaisir, si c'était pour faire ça comme un amateur, il préférait ne pas tuer du tout.

Il leva les yeux vers le jeune homme.

« -Je suis John. Et vous êtes? »

Il jeta à nouveau un œil vers la voiture où le captif s'agitait de plus en plus. Il soupira et regarda à nouveau la fille, puis son agresseur. Peut -être, devrait-il venir en aide à ce type en le débarrassant de son témoin gênant. Après tout, il était bien sorti pour tuer non ? Un cadavre ou deux, qu'est ce que ça allait changer?
Il pouvait s'arrêter de tuer dès qu'il le voulait!

Oui, c'est ce que tu penses n'est-ce pas? Lui murmura sa voix intérieure. Cette voix qui l'avait poussé encore et encore à prendre sa lame. Tu penses vraiment que tu peux m'empêcher de t'utiliser comme ma marionnette?

Son rasoir semblait bruler dans sa poche et son sang bouillonnait dans ses veines. Allez, tu l'as pensez toi-même, un cadavre de plus, qu'est-ce que ça change, Johnny?

John crispa la mâchoire. Non, il ne cèderait pas.

Natys observa l’homme, qui semblait un peu lent… Et complètement ailleurs, serait-il encore tombé sur un boulet ? Natys roula des yeux face au manque de réaction de l’homme, sa victime continuant de gigoter inutilement dans la bagnole sans que le brun s’en préoccupe. Observant l’homme qui semblait en plein débat intérieur : Mangerait-il italien ou chinois…? Oh sir, dans notre société on mange chinois même quand on le veut pas… Fin, en fait non… On mange qu’Anglais dans le coin, cause de problème climatique… Hé bien, voilà un problème de régler… Non, ce n’est pas du racisme, c’est juste de l’analyse d’une espèce en voie de disparition… Le tueur se résonna, ne pouvait-il pas arrêter de penser à des horreurs…

Mieux, il fallait qu’il pense à cette blondasse à terre… Arg, arrêter de penser à des horreurs semble un objectif contrarié… C’est bien la première fois qu’il est embêté d’être aussi beau… En toute objectivité. Pendant que l’ex-chevelu se triturait les méninges en restant stoïque face à lui… Alala, les gens de nos jours, sérieux. Il attrapa la serpi- euh les cheveux de la blonde pour la relever… Oh il en avait plein les mains, des nœuds… Des nœuds… Il avait dû en arracher au passage, ceux qui étaient fortuitement resté bloqué sous son pied… Qu’il avait, tout aussi fortuitement, oublié de décaler en ramassant la jeune fille un peu violemment. Zut alors ! Il secoua un peu la jeune fille quand soudain… OH ! Son camarade avait répondu.

« - John ? Johnny, moi c’est Natys. »

Il secoua la jeune fille par la tignasse, qui semblait soutenue par rien d’autre, comme une marionnette suspendue à un fil… Les bras tombant, les pieds touchant à peine le sol, trainant plus contre le trottoir. Il prend son menton, songeur.

« - Une bien jeune fille… »

Il tourne son visage à droite, à gauche, ouvre ses yeux inconscients entre son pouce et son index, un à un la faisant ressembler quelques instants à une sorte de poupée d’Halloween.

« - Que tu ne le fasses ou pas, elle va mourir. »

Indiqua-t-il calmement à l’homme à ses côtés, il voyait, il voyait bien que le dilemme de l’homme était ainsi, tuer ou non ? Et en voyant le regard qu’il avait posé sur la jeune fille, il avait très envie de le faire. Doucement la jeune fille bâtie des paupières et Natys relâcha sa prise sur ses cheveux, l’attrapant par la taille. Elle reprit à peine ses esprits en fait, son corps ballotant dans les bras du jeune tueur. Qui la laissa retomber au sol violemment, la tête de la jeune fille heurtant brutalement le bitume… Pourtant la jeune fille ne mourut pas, il aurait peut-être mieux valut... Le tueur s’accroupit face à elle.

« - Tu as mal ? »

Demanda-t-il, l’intonation charmante de sa voix était plus que malsaine vu la situation. La jeune fille eu un hochement de tête et Natys soupira.

« - Tu n’aurais pas dû te laisser tomber comme ça… Je n’ai pas réussi à te rattraper.»

Un nouveau hochement de tête, et le jeune homme se redresse calmement, époussète sa tenue, laissant la jeune fille au sol. L’observant.

« - On dirait une Barbie… L’on jette sa poupée chérie lorsque l’on grandit… Usée, décrépie.»

Natys essuie ses mains sur son jean, marmonnant quelque chose sur les filles trop maquillées… Il l’avait à peine touché et avait du fond de teint plein les mains… Sérieux.

John restait silencieux, observant chaque mouvement du jeune homme. Oui, c'était une bien jeune fille, bien plus jeune qu'elle n'essayait de paraitre. Bien trop jeune pour mourir, et pourtant... Quoi qu'il décide la fille allait mourir, comme l'homme dans la voiture, en fait.
Il continuait de regarder ce Natys malmener la gosse, l'attrapant par les cheveux, la laissant retomber alors qu'elle venait tout juste de reprendre conscience. Elle avait heurté le sol telle une poupée désarticulée, et pas de doutes qu'elle finirait dans cet état, si John la laissait aux mains de sa nouvelle connaissance. Cet homme était plus que dangereux, et il était presque certain qu'il aller prendre son temps avant de l'achever.

John se considérait comme quelqu'un de mauvais, mais Natys était bien plus que ça, il était malsain comparé à lui. Jamais il ne lui aurait venu à l'esprit de jouer avec une victime comme ça. Il aimait que les choses se fassent vite, et il minimisait la douleur de ses victimes. Son seul but avait toujours été de calmer l'entité en lui, avec des actions brèves et violentes, assez pour monter son adrénaline à un seuil qui satisfaisait la créature en lui. Jouer avec une proie était contraire à ses habitudes et à ses principes. Oui, un tueur pouvait avoir des principes et une conscience. La sienne s'allumait et s'éteignait selon l'éveil de la créature l'habitant...

Il se décida finalement, alors que Natys se redressait. Il jeta un regard à la fille qui commençait à respirer difficilement. Faisait-elle de l'asthme? Ou bien avait-elle finalement compris dans quelle mauvaise situation elle se trouvait? Il avait pitié de cette pauvre fille, et il fallait définitivement qu'il fasse quelque chose pour elle.

"Je m'en occupe" lança-t-il finalement à l'intention de Natys.

S'accroupissant auprès de la gamine, il essaya de la calmer. Elle essayait de bouger, mais son corps ne semblait plus répondre à son cerveau. John passa sa main sur le front et une des joue de la fille.

"Du calme, du calme. N'ai pas peur, je vais m'occuper de toi. Tu n'auras bientot plus mal."

Il lui fit un sourire qui se voulait être rassurant, sachant très bien que c'était un mensonge. Enfin, pas totalement, puisque sa douleur disparaitrait vite en effet...

John allait craquer, il le savait et Natys trouvait ça follement jouissif. Il le voyait, le sentait, ses mots touchaient John ! Ils étaient justes et ils le savent tous les deux. Le plus jeune trouvait ça tellement amusant ! Il observa calmement, toujours accroupi et étrangement penché sur la victime. Et son regard commença légèrement à osciller entre la jeune fille et son camarade. Il voyait la fascination morbide, l'ombre dans le regard de John qui s'étendait petit à petit.

Il esquissa un sourire doux mais malsain et se satisfait à le voir ne pas desserrer sa prise sur la gorge de la jeune fille, s'en était fini de sa résistance morale visiblement... Il haussa les épaules à son regard interrogateur et sa question muette, désigne la jeune fille d'un geste de la tête.

"- Là, elle s'étouffe avec son sang. T'en veux une ?"

Les mains gantées du tueur lui proposait une cigarette, alors qu'il venait d'allumer la sienne, s'asseyant avec nonchalance sur le fessier, les jambes légèrement repliées et sa main libre tenant le paquet de clope posé contre son genou.

On entendit la jeune fille suffoquer de nouveau. En effet, le stylo n'avait fait que lui permettre une courte bouffée d'air. Natys tirait sur sa clope on l'observant avec attention, observant également son camarade jouer avec la blessure de leur victime. Il prit le temps d'observer la victime... Sa cigarette à moitié consumée, il coupa son filtre comme à son habitude et saisit brusquement le visage de la jeune fille, deux de ses doigts gardant écartés ses yeux alors qu'il plongeait d'un geste rapide, fluide et naturel sa cigarette incandescente dans sa pupille. La brulure provoqua une sorte de plainte étranglée et étouffée de la part de la jeune fille, qui s'étouffa d'avantage sous la douleur en essayant de tousser.

Un sourire fou étira les lèvres de Natys, alors qu'il écrasa le reste de la cigarette dans son oeil comme il l'aurait fait dans un cendrier, il semblait... S'amuser. Il se redressa d'un mouvement souple, ses mains se refermant sur le téléphone de la jeune fille qui se trouvait à la base par terre au milieu du reste de ses affaires... Il fit signe à John de rester silencieux et chercha dans le répertoire de la jeune fille. Il posa l'appareil contre l'oreille de la jeune fille. Une voix féminine s'élève.

"- Ma chérie ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais quelle heure il est ?"

Seule lui répondit la respiration sifflante de sa fille, ses petits cris étouffés... La mère panique, des cris affolés résonnent bientôt à l'autre bout du fil. La jeune fille s'agite aussi... Natys donne soudainement un coup de pied dans le corps tremblant de la jeune fille, qui se retrouve face contre le sol.. Il se baisse à demi agrippant ses cheveux et la projette contre le mur comme un vulgaire objet incommodant... Elle tombe contre le mur bruyamment faisant chuter un sceau en fer de la poubelle juste à côté. Elle s'écroule contre la paroi, laissant une trace sanglante contre celle-ci. Les cris de la mère deviennent hystériques et Natys écrase brusquement le téléphone.

"- Ah, on s'entend enfin parler..."