Jeudi, 8 avril

Une citée flottante qui avait entièrement traversé une fissure pour se retrouver sur l’océan de Naïa en Janvier dernier, intriguait obligatoirement l’esprit du journaliste qui sommeillait en Amadeus. Il en avait vu des gens passé, certains avec des objets assez imposant. Il avait entendu que certains lieux s’étaient complètement retrouvés de leur monde d’origine à Lumen, des pièces entières intégrées soudainement à des bâtiments inoccupés. Mais qu’une citée entière passe, ça restait tout de même assez turlupinant. De plus que, à force de recherches et de questionnements, il avait fini par apprendre qu’Atlantis – Ainsi était-elle nommée – faisait partie d’un projet top-secret de son propre monde. Ainsi donc, il y avait bien plus qu’il aurait pu imaginer, là d’où il venait. Ça n’avait fait qu’agrandir sa curiosité. A vrai dire, ça l’avait nourrit, engraissé, au point qu’il fallait qu’il la satisfasse au plus vite autrement elle menaçait d’exploser.

C’est donc comme ça, qu’un beau matin alors que le soleil n’était même pas encore levé, il s’était retrouvé au port. Il avait loué une espèce de petit bateau au moteur discret et s’était rendu jusqu’à l’emplacement de ce qui l’intéressait tant. Les abords étaient assez approchable, il y avait eu pas mal de curieux qui avaient voulu voir « Ça de près ». En revanche, pour ce qui était de pénétrer dans l’enceinte, ce serait une autre paire de manches. Il y réussit malgré tout. Se glissant, se cachant, restant le plus discret possible. Il lui fallut tout de même un certain pour réussir à accéder à l’intérieur même. Surtout qu’il était incapable d’ouvrir les portes, il devait donc se glisser rapidement et discrètement dès que quelqu’un en passait une. Il avait d’ailleurs mis des vêtements foncé, un pantalon et une chemise à manches longues noire.

Il avait emmené son appareil photo, réglé sans flash, il essayait tout de même de choper de belles photos. Mais ce n’était qu’un détail. Lui, ce qu’il voulait surtout savoir, c’était : Quelle était le but exact de l’expédition ? Comment cela avait-il pu être possible dans un monde aussi banal que le sien ? Comment avaient-ils pu accéder à une autre galaxie [Il avait au moins compris ça] ? Que pouvait-il apprendre au sujet de cet endroit ? Tout serait bon à prendre pour rassasier la petite boule de curiosité qui ne cessait de grandir au fond de lui. N’empêche, qu’il allait faire un article d’Enfer ! De toute manière, Atlantis n’avait plus rien de secret depuis qu’elle était passée à travers une brèche. Il pouvait bien publier quelques détails, qui raviraient probablement les originaires de son monde. Ou les ferait peut-être un peu flipper. Peu importe !

Il errait donc, évitant assez ingénieusement les soldats ou civils qui passaient. Jusqu’à ce qu’il se retrouve à l’intérieur d’une chambre. Il avisa un meuble à tiroir du regard. Hm. Oserait-il ? Pouvait-il découvrir quelques choses d’intéressant ici ? Il s’avança, s’assurant qu’il n’y est bel et bien personne. Bien que franchement, ça se serait vu du premier coup d’œil et ouvrit un premier tiroir pour en sortir une pile de papier, qu’il se mit à éplucher rapidement d’un œil vif. Il était tellement absorbé que lorsque la porte de la pièce s’ouvrit il sursauta et échappa tous les papiers sur le sol. Il en avait oublié d’être prudent et attentif ! Quel imbécile.

_ Oh. C’est pas la pharmacie ici…

Ah ouais. Alors là, c’était même plus de l’imbécilité, c’était carrément de la connerie pure et dire. Là, pour être con, il était con ! En plus de ça, son regard se souleva innocemment, alors qu’il glissait les mains dans les poches de son pantalon et feignait d’avancer nonchalamment pour sortir bien gentiment.