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 M.07 - The Invaded.

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MessageSujet: M.07 - The Invaded.   M.07 - The Invaded. EmptyMer 2 Jan - 9:23


Vendredi 9 juillet 2010

On sait de sources à peu près fiables qu’un homme qui pose des explosifs sur un passant, une mamie ou une conductrice en plein créneau n’est pas particulièrement stable. Pourtant tout joueur qu’il est, le monde de Jim Moriarty ne saurait tolérer l’imprévu ou la surprise. Pour faire de jolies musiques il faut de bonnes partitions et la sienne avait toujours été millimétrée. Il était des imprévus qu’il ne condamnait pas pour leur aspect divertissant. Un détective un peu plus malin que les autres était par exemple une friandise sur laquelle il ne crachait pas. En revanche se réveiller un jour avec l’impression de s’être fait rouler dessus par un trente-huit tonnes dans une ville totalement inconnue n’était pas une surprise agréable.
Quelques mois plus tôt, Jim avait repris conscience dans une benne à ordure qui avait gâté son costume. Son corps entier lui paraissait broyé et son portable ne fonctionnait plus. Tout ce qu’il se souvenait c’était d’être tombé dans la piscine. Fin connaisseur en matière d’enlèvement et de perversion, il avait cru d’abord être victime d’un coup de traître mais très vite l’évidence lui était revenu qu’on ne peut pas piéger Jim Moriarty. Il avait gardé sur lui un sentiment de poisse collante, comme une gueule de bois mais il ne buvait jamais. Aucun lieu ne lui évoquait quoi que ce soit, aucun visage, aucun réseau. Un agent l’avait très vite interpellé et guidé vers un groupe de bonhommes dans un état au moins aussi pathétique que lui. Quelqu'un les accueillait, les choyait. En une brève conférence, on avait essayé de leur exposer la situation. Il était ressorti avec une liste d’adresses de psychologues et d’hôtel bons marchés. Comme il fallait donner un nom, il en avait donné un, John Watson, et s’était fait conduire en taxi jusqu’à une chambre. Il ne quitta pas son hôtel pendant des semaines.
D’abord il supposa qu’il était mort. Sherlock lui avait vraiment tiré une grosse balle dans la tronche et le paradis s’était juste un peu modernisé. Sur l’ordinateur dont il disposait, il chercha des renseignements sur les drogues hallucinogènes, les comas délirants et les délires mystiques. Il chercha sa référence, le blog de Holmes mais ne le trouva plus. Puis il chercha des traces de son réseau. Des clients, des associés, des indics, Scotland Yard, Londres, quelqu’un. Mue par le doute, il se suicida mais un gérant de l’hôtel, habitué à ce genre de comportement, prévint des secours trop tôt. Jim demeura à l’hôpital, d’abord dans un état de catatonie désespérant. Il ne répondait à rien, ne réagissait à rien, ne demandait rien et mangeait ses yaourts sans discuter. De semaine en semaine il se déplia et commença à cultiver un train de vie modeste. Il sortit dans la rue quelques fois, élargit son périmètre d’exploration de jour en jour jusqu’à prendre des marques. Il vivait comme un ancien nazi planqué et on l’appelait monsieur Watson.

Se foutre en l’air l’attirait de moins en moins. Dans le journal il avait lu des histoires dégueulasses à souhait où les familles se retrouvaient après des mois de séparation dans cette fantastique ville. Il ne comprenait pas la moitié des articles. Pendant qu’il s’adaptait à son environnement et cherchait des repères de l’ancien, il adoptait ce comportement caméléon qui l’avait hissé au sommet en d’autres lieux. Peu de gens le connaissaient mais on l’appréciait gentiment, monsieur Watson. Il regrettait de devoir tout faire par lui-même à nouveau. La plupart du temps ce n’était que des décorations mais les hommes de main et les tireurs d’élite étaient tout de même des joujoux très utiles. Une espèce de colère épaisse coulait à l'intérieur de lui et le remplissait de jour en jour, comme un moule de plâtre.
Il retrouva la trace de son vieux meilleur copain grâce à A. Wolfward.
A. Wolward, journaleux de son état, appartenaient à cette catégorie de rat qui n’a ni foi ni limite. C’était la condition d’un tel métier. Jim bouffait ses articles sur sa tablette. Wolfward le faisait à la fois jubiler et grincer. Ses écrits parlaient de faits divers –la théorie de Lumen, ville utopie s'était effondrée. La criminalité était aussi active ici qu'ailleurs. Grâce à lui, Jim en apprit long. Il avait suffi d’une simple traversée de la couche d’ozone pour faire de Sherlock Holmes l’indépendant un sale vendu. Un petit enquêteur encore plus misérable, encore plus moche, encore plus pathétique, encore plus ridicule : un flic.

Sur la route il alluma une cigarette et inhala son nouveau personnage, les narines palpitantes. On l’avait changé d’établissement entre temps, une espèce de maison pour les gens qui ont du mal à accepter la fin du monde d’avant. Il avait encore assez peu d’affaires mais un voisin du même gabarit que lui constaterait plus tard qu’on a pillé son placard. Jim Moriarty était sorti de la maison avec un tee-shirt Snoopy, un jean ultra moulant et un pot de gel sur la tête, sa démarche était souple. Il avait dégoté une paire de lunettes absolument fantastique qui, sur son nez, lui donnait un faux air de hérisson ahuri. Il regardait ses pieds, le ciel l’angoissait encore avec cette multiplication absurde d’astres. Il poussa la porte en verre avec le coude et se faufila parmi une foule colorée de visiteurs en rentrant le ventre et les épaules. D’un ton pincé il demanda au secrétaire de lui indiquer les bureaux du journal tout en présentant une dizaine de papiers correctement remplis et signés. La créature lui indiqua le chemin sans lever les yeux de son ouvrage. Il abandonna un long et lascif regard sur le panneau qui montrait la route vers les locaux des services d’enquête.
Le journal recherchait un stagiaire et c’était une aubaine pour lui, John Watson, parce qu’il était chômeur surqualifié. Il rejoint la file des candidats, déposa son dossier mais au lieu de passer l’entretien d’embauche, il s’enferma dans les toilettes. Jim sortit de sa poche le plan du bâtiment et retraça avec son index le chemin qui menait à Amadeus Wolfward. Il réajusta ses lunettes, tira la chasse et s’engouffra dans un couloir moquetté. Les odeurs de vieux cafés et de photocopieuses retournaient l’estomac. Ça puait le journalisme.
Jim ouvrait des yeux immenses. Ses globes se balançaient du plafond au sol, de droite à gauche, et lançaient des regards humides aux honnêtes travailleurs. C’était très semblable à un bureau londonien. Il se balançait d’une jambe à l’autre et s’arrêtait, très pittoresque, devant chaque porte pour lire le nom. Lorsqu’il trouva son homme, il frappa timidement. Toc toc toc. Il entrouvrit la porte du bureau.


Dernière édition par Jim Moriarty le Dim 10 Fév - 9:35, édité 1 fois
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Amadeus M. Wolfward
♱ Blink and you're Dead
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Amadeus M. Wolfward

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MessageSujet: Re: M.07 - The Invaded.   M.07 - The Invaded. EmptyJeu 24 Jan - 13:40

Rien.

Ou pour ainsi dire quasiment aucune inspiration. Amadeus, assit à son bureau, se tenait devant son ordinateur les mains suspendues au-dessus du clavier en soupirant régulièrement et assez bruyamment. Depuis le matin, il n’écrivait que ce qu’il estimait être des chiffons. Il effaçait et recommençait ses phrases un nombre incalculable de fois sans jamais être satisfait et finissait par passer à la suivante par pure résignation. Il avait horreur de ça. Il n’y avait rien de pire pour quelqu’un de son état de ne pas trouver ses mots. De plus, son sujet ne l’aidait en rien à retrouver ses idées. Il devait écrire un article lambda, un papier qu’on lui avait imposé, comme-ci il était un débutant même si cela faisait déjà cinq mois qu'il faisait parti du journal et qu'il avait des années d'expériences, sur la famille royale d’Antelü. Que pouvait-il bien en avoir à faire ? Rien que dans son monde il s’était toujours que très peu intéressé à celle d’Angleterre. Il aurait préféré écrire sur un sujet plus excitant, comme une enquête policière, ou la confirmation que ce flic qu’il pensait pourri jusqu’à la moelle l’était bel et bien. Malheureusement, pour ce dernier, il n’avait aucune preuve tangible qui pouvait lui permettre de publier quoique ce soit. Et pourtant, ça faisait déjà trois mois qu'il avait l’œil dessus. Il était bien trop prudent. De plus, il commençait à se demander si le problème ne venait pas de lui et s’il n’aurait pas été tout aussi incapable d’écrire quelque chose de potable et ce même si le sujet l’avait emballé.

Sans l’expérience, il se serait probablement retrouvé sujet au syndrome de la page blanche.

Il repoussa son clavier, après avoir enregistré ce qu’il avait déjà écrit et se leva brusquement. Il devait à tout prix se changer les idées, aller prendre l’air où il n’arriverait jamais à rien. Il emprunta l’ascenseur, descendit au rez-de-chaussée, là où se trouvait le musée et le marchand de journaux et sorti dehors. Il respira un bon coup l’air frais et emprunta vers la gauche pour se rendre à une petite boulangerie. Sur place, il acheta un petit sac de viennoiseries composé de croissants, pains au chocolat et brioches. Deux de chaque. Il attaqua une de ces dernières sur le chemin du retour.

De retour au bâtiment, il fit un crochet par la machine à café pour s’en prendre un à la noisette. Il regagna son bureau en touillant le contenu de celui-ci. Il claqua la porte avec son pied, lança plus qu’il ne posa le sac sur une pile de papier et bu une gorgée de café avant de le déposer à côté de son ordinateur. Il se frotta les mains, sorti un croissant, le posa à côté de lui, se frotta une nouvelle fois les mains et se remit à écrire. Ce petit tour lui avait fait beaucoup de bien mais si ce n’était pas encore ça qui était ça.

Malheureusement, il fut coupé dans son élan par quelqu’un qui toquait à sa porte. Il mordit pour le coup de manière rageuse dans son croissant et bu une nouvelle gorgée de son café.

Il recula sa chaise en lâchant un « Oui ? » interrogateur pour inviter la personne à entrer. Ce qu’elle fit. Amadeus ne se gêna pas pour détailler le personnage. Il était assez comique, avec cette coiffure, cette tenue et cette paire de lunette.

_ C’est pour quoi ?

Il fronça un sourcil. Ce type ne travaillait pas au journal. Tout du moins ne l’avait-il jamais aperçu.

Si seulement il avait su à qui il avait à faire. Sans doute n’aurait-il pas été aussi tranquille.
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